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aspirations des 50 ans et plus

Le thème des cultures générationnelles a fait couler beaucoup d’encre. Mais ces catégorisations ne sont-elles pas réductrices, clivantes, voire excluantes à l’heure de la diversité et de l’inclusion ?

 Je me souviens avoir découvert en 2010 qu’il existait des plans seniors à partir de 45 ans dans les grandes entreprises françaises. Je me formais alors à la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences – aujourd’hui nommée gestion des talents. Proche de mes 40 ans, alors en reconversion, cette nouvelle a drastiquement fait chuter mon moral.

 Personnellement je n’adhère pas à ces généralisations simplificatrices. Bien sûr, chaque génération a des cadres de références différents. La société évolue, certes, mais certains suivent ces évolutions même après leurs 25 ans. Je serais donc de la génération X. Celle des bons en avant technologiques au travail : apparition des ordinateurs et d’Internet. Nous serions centrés sur la performance. Si celle-ci s’est faite de plus en plus présente dans les objectifs des entreprises, que dire des individus ? Si je prends les stéréotypes sur la génération Z, je trouve « culture mondiale », « soucieuse de son environnement » et « besoin de s’épanouir librement »… eh bien je me reconnais parfaitement dans ces aspirations.

 Peut-être ne sont-elles pas identiques pour tous, mais le résultat est le même, si je prends, par exemple, le souhait de réduire son temps de travail. En vue de se reposer pour les uns, de voyager pour les autres ? Ou encore, pour se reconvertir, se former, créer son activité indépendante ? On peut même devenir slasheuse à 50 ans.

 Certes, nous n’avons plus la même énergie à 50 ans qu’à 25, mais avons appris à prendre plus de recul, grâce à un parcours de vie. Mes grands-parents appelaient cela la sagesse. Et là encore je pourrais moi-même contrer mon argument en décrivant des collègues de 20 ans de moins très posés en raison d’expériences douloureuses précoces. En bref, la question des aspirations est très personnelle.

 Et si nous dépassions plutôt les clivages générationnels au travail ? Dans l’échange à double sens, à savoir non plus seulement le mentoring pour le partage d’expériences des plus anciens vers les plus jeunes, mais aussi le reverse mentoring, des plus jeunes vers leurs aînés, qui a fait ses preuves, en particulier dans l’appropriation des outils numériques les plus récents.

 Et si nous nous intéressions plutôt chacun à mieux connaître et vivre nos aspirations profondes, tout en respectant celles des autres ? Je reprends ici ma casquette de sophrologue, en incitant à redécouvrir ces moteurs puissants qui guident nos décisions et nos actions. Mieux les connaître permet une plus grande clarté dans ses choix, dans la définition de ses priorités. Et rend à la fois plus heureux et plus efficace. Bel équilibre, non ?