Aborder les émotions au travail est encore trop souvent tabou. Or nous sommes tous des êtres humains dotés d’humeurs et d’états d’âme, y compris dans notre sphère professionnelle. Jusqu’où aller sans déborder et entacher l’efficacité ? De quelle manière le faire ?
En tant que consultante RH, je me suis rendue compte à quel point s’aventurer sur ce terrain était souvent perçu par les managers comme déplacé, voire intrusif. Certaines personnes tout à fait sensibles aux émotions d’autrui ne s’autorisaient tout simplement pas à en parler. Aux antipodes, d’autres, focalisées sur les résultats à obtenir, les ignoraient totalement, au risque de paraître glaçantes et de détruire en quelques mots une relation de confiance construite sur de nombreuses années.
Premièrement, traiter des émotions est primordial pour prévenir les conflits et maintenir la bonne santé de chacun. Des personnes qui ruminent leurs frustrations peuvent en perdre le sommeil, présenter une irritabilité contagieuse au sein d’une équipe ruinant le climat de travail et le bon déroulement des opérations au quotidien. Ce qu’elles intériorisent s’imprime à la longue dans leur corps, jusqu’à créer des maladies, du mal de dos au burnout, des troubles digestifs à l’ulcère, si cela se prolonge sur les années.
Deuxièmement, pour ne pas paraître intrusif, il suffit d’encourager ses collègues et collaborateurs à partager leurs ressentis sans les obliger, avec des temps informels. Evidemment, cela commence par l’exemplarité. Si vous n’êtes vous-même pas à l’aise pour le faire, vous éviterez inconsciemment ce genre de sujet. Il ne s’agit pas ici de « raconter sa vie », mais d’exprimer des sentiments sur des situations vécues qui peuvent avoir un impact au quotidien et au travail. Et il existe des techniques pour le faire de manière constructive, par exemple avec la Communication Non Violente. Si vous vous sentez démuni,e ou faites face à un conflit explosif, voire du harcèlement présumé, n’hésitez pas à vous faire aider par votre responsable RH ou une Personne de Confiance Externe.
A mon sens, nous n’avons pas été, pour la plupart, éduqués à reconnaître et apprivoiser nos émotions. Pour ma part, je l’ai été une fois adulte et le partage désormais avec la sophrologie, abasourdie par la rapidité avec laquelle les personnes s’approprient les pratiques, pour les utiliser ensuite à vie. Elles prennent plus de recul, acceptent de lâcher–prise sur ce qu’elles ne contrôlent pas. Elles prennent soin de leurs émotions en se donnant le temps de respirer, de bouger, de sortir, de faire une pause. Et cela se voit dans leur attitude positive mais authentique, ainsi que dans une écoute plus présente. En général, leur entourage le remarque et cela rayonne autour d’elle, dans une atmosphère à la fois plus détendue et plus concentrée.
Pour en savoir plus sur les techniques qui aboutissent à ce meilleur équilibre émotionnel, n’hésitez pas à lire ou relire mon article Mieux vivre ses émotions négatives avec la sophrologie.