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Marge de manoeuvre dans son travail

 

L’autonomie est un besoin fondamental, y compris dans son travail. Que ce soit dans la prise de décision, ne serait-ce que dans le choix de la méthode à employer, ou que ce soit dans son organisation et sa gestion du temps. Mais ces paramètres ne sont pas toujours évidents à conserver dans des métiers où l’organisation est aux mains d’autres personnes (notamment dans la production en 3×8, le travail en shifts, sur plusieurs fuseaux horaires, avec une annualisation du travail…) et dans les remplacements en général.

 Par autonomie, j’entends non pas celle qui vise à satisfaire ses objectifs individuels, mais celle qui permet d’assumer pleinement la responsabilité de ses actions, que ce soit envers soi et envers les autres. Or cela suppose certaines conditions : accès aux informations, compétences requises, ressources à disposition, marge de manœuvre négociable.

 L’absence de marge manœuvre peut aboutir à une perte de l’intégrité et à un risque d’atteinte à la santé, car c’est la liberté qui permet à chaque individu de rester relié à ses ressources. Si une personne est coupée de ses ressources, elle sera coupée de sa créativité, de sa capacité à trouver des solutions à ses problèmes, coincée dans une vision en tunnel.

 Directeurs, Managers, RH, quelle est la marge de manœuvre de vos collaborateurs ? Leur donnez-vous les informations et les moyens nécessaires ? Ont-ils les compétences ou le potentiel pour assurer les missions que vous leur confiez ? Et le temps requis ?

 A eux de l’exprimer, direz-vous ? Mais cela implique qu’ils soient conscients de leurs besoins, et donc reliés à ceux-ci. Or ce lien est souvent brisé dans le tourbillon d’activités. Par ailleurs, ont-ils un espace de dialogue pour les exprimer ?

 Si j’aborde ce sujet, c’est que je vois bien souvent des personnes, en entreprise ou dans mon cabinet de sophrologue, coupées de cette autonomie, sans possibilité de discuter de leur travail avec leur hiérarchie, atteintes dans leur intégrité, parfois jusqu’au burnout.

 Former les managers à favoriser cette autonomie est donc primordial. Et s’il déjà bien tard et qu’elle a pu manquer, la sophrologie permet aux personnes, à tous les niveaux de la hiérarchie, de retrouver la confiance en leur propres forces, les faisant ainsi sortir de la peur et de combattre le stress. Elles prendront ensuite plus de recul et retrouveront l’ouverture qui leur manquait pour surmonter les difficultés individuellement.

 Cependant, si l’environnement autour d’elles n’évolue pas, leur action sera limitée, à moins de choisir de quitter leur entreprise. C’est pourquoi il est important d’adopter une approche globale, au niveau de l’organisation et non plus seulement des individus, pour préserver la santé au travail. A partir de là, les solutions pourront être mieux adaptées, selon une approche pluridisciplinaire et holistique, telle que celle de l’ISQVT, dont je fais partie.

 Cet article fait écho à vos préoccupations ? N’hésitez pas à me contacter sur corinne.mahaut@essenciels.ch pour en discuter.